La chasse aux médailles et aux places de quota est ouverte
Dix para athlètes suisses prendront le départ aux Mondiaux de Paris. Du 8 au 17 juillet dans la capitale française, il ne s’agira pas uniquement de décrocher des médailles, mais aussi des places de quota pour les Jeux Paralympiques 2024. Les quatre athlètes les mieux classé·e·s de chaque catégorie garantiront à leur pays une place de quota pour Paris 2024.
Sur la carte des athlètes suisses, Paris est entourée d’un cercle rouge depuis longtemps déjà. Notamment parce qu’avec les Jeux Paralympiques 2024, la capitale française organisera son plus grand événement sportif. Les athlètes quant à eux ont une autre bonne raison de se concentrer dès maintenant sur Paris. Du 8 au 17 juillet prochain, Paris accueillera les Championnats du monde qui, après les Jeux Paralympiques, sont le deuxième événement majeur du calendrier de l’athlétisme.
Le temps au second plan pour une fois
La sélection de Swiss Paralympic pour les Mondiaux compte dix athlètes. Alors qu’Elena Kratter (Vorderhtal SZ) et Philipp Handler (Zurich) prendront le départ en catégorie debout, huit athlètes en fauteuil roulant ont été sélectionnés : Beat Bösch (Nottwil LU), Fabian Blum (Pfaffnau LU), Catherine Debrunner (Geuensee LU), Patricia Eachus (Büron LU), Alexandra Helbling (Nottwil LU), Marcel Hug (Nottwil, LU), Licia Mussinelli (Derendingen SO) et Manuela Schär (Kriens LU).
La jeune Licia Mussinelli participera pour la première fois à une compétition de l’élite mondiale. L’objectif principal de la Soleuroise de 22 ans à Paris n’est pas de décrocher une médaille, mais avant tout de réaliser une bonne performance personnelle. Les autres athlètes nourrissent l’ambition d’étoffer leur collection de médailles et d’obtenir des places de quota pour Paris 2024.
Marcel Hug, Catherine Debrunner et Manuela Schär, les gardien·ne·s des médailles
Marcel Hug figure naturellement en tête de liste. Le quadruple médaillé d’or des Jeux Paralympiques 2021 à Tokyo a remporté jusqu’ici pas moins de 23 médailles aux championnats du monde. Si tout se passe comme prévu, l’athlète de 37 ans devrait en décrocher trois nouvelles à Paris. Dans le meilleur des cas, trois fois l’or « mais priorité à une médaille », déclare Marcel Hug, qui prendra le départ du 800 m, du 1500 m et du 5000 m, une partie des distances dans lesquelles il détient le record du monde. Durant la saison, le Thurgovien a battu certains de ses propres records, ce qui prouve également sa grande forme.
Aussi bien l’athlète que son entraîneur Paul Odermatt soulignent cependant qu’à Paris le temps est relégué au second plan : ce sont les médailles qui comptent finalement aux Mondiaux. Dans ce contexte, Marcel Hug s’attend à des courses tactiques et s’efforcera donc d’attaquer au bon moment, dans l’espoir d’éviter un sprint final pour décrocher une médaille.
Catherine Debrunner, championne du monde 2019 et médaillée d’or olympique au 4000 m, et Manuela Schär, multiple championne du monde en marathon et quintuple médaillée olympique à Tokyo 2021, visent également des médailles à Paris. Jusqu’ici, Manuela Schär n’a jamais gravi la plus haute marche du podium à des Mondiaux sur piste, mais avec ses deux médailles d’or au 400 m et au 800 m à Tokyo, la Lucernoise a montré qu’elle comptait toujours parmi les meilleures athlètes au monde.
« Ces Mondiaux sont pour les athlètes l’occasion de faire un bon repérage », déclare Paul Odermatt. En effet, même si les compétitions se dérouleront au stade Charléty et pas encore au Stade de France, ces Mondiaux leur serviront de répétition générale en vue des Paralympiques, leur permettant d’assimiler certains processus propres aux grands événements.
Elena Kratter veut confirmer sa médaille de bronze en saut en longueur
Les Jeux Paralympiques forment naturellement la toile de fond de ces Mondiaux, dans la mesure où les athlètes ont, pour la première fois, la possibilité de décrocher des places de quota pour leur pays. Jusqu’à 652 places de quota seront attribuées lors de ces Mondiaux. Pour cela, il faut se classer dans le top-4. Même s’il s’agit de l’objectif minimal d’Elena Kratter, la jeune athlète de 27 ans vise plus haut pour ses premiers Mondiaux. Après sa médaille de bronze en saut en longueur à Tokyo, Elena Kratter caresse l’espoir de décrocher une médaille dans sa discipline de prédilection à Paris. Avec ses 5,02 m, la Schwytzoise détient jusqu’ici le deuxième meilleur résultat de la saison. Il n’est donc pas surprenant que son entraîneur Georg Pfarrwaller émette l’hypothèse d’une médaille si son athlète réalise une performance similaire aux Mondiaux. Une déclaration susceptible de lui mettre la pression. Mais Elena Kratter déclare : « Je ne me mets aucune pression. Je me réjouis tout simplement que ça commence bientôt ».
Veuillez trouver le programme de compétition sous ce lien.
Texte: Simon Scheidegger
Traduction: Daisy Maglia
Image d'archive: Tobias Lackner