Stephanie Baumann, Triathlon

Résidante de Sirnach en Thurgovie, Stephanie Baumann est née en septembre 1991 avec une main gauche sans doigts. Contrairement à Stephanie, son petit frère et sa grande sœur ne sont pas particulièrement sportifs. La jeune femme explique : « Ma mère tenait beaucoup à ce que je sois intégrée malgré mon handicap et que je ne reste pas toujours à la maison. Nous avons donc recherché des activités qui pourraient m’intéresser et qui se pratiquaient en groupe. À 7 ans, j’ai donc commencé le karaté, un sport qui me plaisait beaucoup. »

Quelques années plus tard, au hasard d’une compétition de natation destinée aux personnes en situation de handicap, elle découvre ce sport et rencontre son entraîneuse actuelle, Franziska Schneider. Entre elles, le courant passe très bien dès le début. Stephanie commence donc à se rendre régulièrement aux entraînements. À l’âge de 14 ans, elle participe pour la première fois aux championnats suisses dans la catégorie S9, qu’elle remporte d’emblée. Jusqu’en 2016, elle prend part à plusieurs compétitions de natation, s’entraîne dur et arrête le karaté par manque de temps. Très vite, elle arrive même à se qualifier pour des épreuves internationales, lors desquelles elle remporte aussi des médailles.

Or, adepte du grand air, la jeune Thurgovienne se rend compte avec le temps que les entraînements en piscine ne lui suffisent pas. « J’aime être dans la nature et me déplacer librement. Après des années d’entraînements dans le bassin, c’est ce qui me manquait. En automne 2016, j’ai alors décidé de commencer une nouvelle discipline, le triathlon. Je peux ainsi concilier ma passion pour la natation et mon plaisir de bouger et d’être à l’extérieur, sur mon vélo ou à la course », raconte-elle. Après une année d’entraînements de base, elle prend part en 2017 à ses premières compétitions au niveau national, puis ses premières participations à des événements internationaux suivent en 2018. Stephanie Baumann ajoute : « Je ne fais que commencer mais j’ai déjà de grands objectifs en vue. J’aimerais me qualifier pour les Jeux paralympiques de Paris en 2024. D’ici là, je vais continuer à travailler de manière intensive sur ma technique et ma condition physique avec le triathlète Sämi Götz et mon entraîneuse de natation Franziska Schneider. »

En parallèle à sa carrière sportive, la jeune femme a effectué une formation pour devenir employée de commerce et travaille aujourd’hui dans le département de prévoyance professionnelle à Zurich Assurances. Elle est passionnée par la culture japonaise, notamment la nourriture et les mangas. Il lui arrive aussi d’en dessiner elle-même en écoutant de la bonne musique.
Lorsque nous lui avons demandé pourquoi elle consacre autant de temps au sport, Stephanie nous a répondu :

« Le sport, avec tout ce qu’il comprend, est devenu comme une deuxième famille pour moi. Je rencontre des personnes semblables avec lesquelles je me bats pour des médailles, mais avec qui je peux aussi discuter des stratégies de course et des difficultés du quotidien. Grâce au sport, j’ai pu faire plein de très belles rencontres, et ces dernières m’ont aussi beaucoup enrichie. »