Leo McCrea remporte le 100 m brasse
Leo McCrea réalise son rêve de médaille d’or paralympique à Paris. Le nageur de 20 ans remporte haut la main la course sur 100 m brasse et se voit récompensé de mois de sacrifices.
Leo McCrea emprunte le long couloir de la piscine où il vient de remporter, en ce dimanche soir, le plus grand succès de sa carrière de nageur. Il passe devant de nombreuses caméras et micros, car c’est tout au fond qu’un groupe de la délégation suisse l’attend. Il embrasse son entraîneur Amin Jaza, l’adjointe du chef de mission Olivia Stoffel et Nora Meister, qui a aussi fait le déplacement à la piscine durant son jour de congé pour encourager son coéquipier.
L’argent aux Mondiaux en 2023, le bronze aux Championnats d’Europe en 2024. À Paris, Leo McCrea complète son tableau de médailles personnel dans sa discipline de prédilection sur 100 m brasse. Et remporte la médaille la plus significative dans la compétition la plus prestigieuse.
Insouciance et ardeur
Après sa première compétition sur 200 m 4 nages dans le bassin paralympique, Leo McCrea avait déjà le regard tourné vers dimanche et la moderne Défense Arena. À la question de savoir s’il visait une médaille d’or dans sa discipline de prédilection, il avait répondu «Yeah, why not?» Oui, pourquoi pas?
Ces trois mots en disent long sur l’Anglais d’origine qui concourt pour la Suisse depuis cinq ans.
Des mots qui témoignent d’une certaine insouciance que l’on a encore à l’âge de 20 ans. Des mots qui cachent cependant une bonne dose de volonté et d’ardeur. «Dedication», selon ses paroles.
Lorsque Leo McCrea s’était classé cinquième aux Jeux Paralympiques de Tokyo, son désir de faire mieux lors de sa prochaine compétition sous les agitos paralympiques a commencé à grandir. «J’ai travaillé de nombreuses années pour être là où je suis maintenant», déclare-t-il en évoquant les longues heures d’entraînement à la piscine de Poole, non loin de Bornemouth, où il a grandi, les séances avec son entraîneur Amin Jaza, les pénibles sessions d’entraînement physique et le travail mental qui l’aide à gérer la pression d’un nageur d’élite.
Les messages de sa mère
Le fan du Crystal Palace Football Club nage depuis l’âge de six ans. Après avoir participé à ses premiers Jeux Paralympiques, il savait combien il devrait investir pour atteindre son rêve d’or paralympique.
Sa famille, dit-il, il ne l’a pas vue depuis un certain temps. Il se contentait d’échanger parfois des messages avec sa mère. Le fils d’une Vaudoise et d’un Anglais s’est volontairement isolé ces derniers mois. Il voulait éviter toute influence extérieure qui aurait pu le distraire de son objectif doré à Paris.
Le moment où il aperçut ses parents, sœurs, oncles, cousins et amis dans la tribune fut d’autant plus émouvant. Ils étaient tous là pour voir Leo récolter les fruits de son travail. Avec son temps de 1:27,15 minutes pour 100 m, il établit un record personnel, avec deux secondes d’avance au moins sur ses concurrents.
«J’ai regardé à gauche et à droite, mais il n’y avait personne.
J’ai alors vu ma famille et c’était merveilleux», dit l’athlète qui a investi au moins 20 heures par semaine dans son entraînement. «Cette médaille prouve que l’on peut tout réussir en travaillant dur», déclare-t-il. Pourtant, les semaines à venir seront un peu plus calmes. Leo McCrea va s’octroyer un break, avant d’envisager son prochain objectif. «D’abord, je profite du moment. C’est comme dans un rêve.»
Texte & image: Keystone-ATS